Moi, Sampat Pal, chef de gang en sari rose
« Sampat Pal peut nous aider »… Dans les hautes montagnes et les champs inondés de l’Uttar Pradesh, une des plus miséreuses régions de l’Inde, la rumeur court : une femme s’est levée, seule, face à la loi du plus fort. Elle se nomme Sampat Pal, et elle rétablit la justice, à coups de bâton s’il le faut, pour les épouses battues, les pauvres spoliés de leurs biens, les intouchables maltraités par les brahmanes.
Comment cette petite fille, issue de la modeste caste des Gadarias, les gardiens de troupeaux, est-elle devenue une telle combattante ? Une rebelle de la justice ?
C’est son histoire qu’elle raconte ici. Enfant, elle a appris à lire cachée derrière un pilier de l’école inaccessible aux pauvres. Mariée à douze ans, elle s’est d’abord défendue elle-même contre l’injustice de sa belle-famille, puis elle a défendu un voisin, l’amie d’une amie…
Mais il est dangereux de défier les puissants : des dadas, des tueurs à gages, ont été payés pour la tuer. Avec ses enfants, Sampat Pal a dû tout quitter, sa maison, son village. Elle a alors compris quelque chose : toute seule, elle ne pourrait pas lutter longtemps. Mais si d’autres femmes se joignaient à elle, cinq, dix, cent… alors elle pourrait vraiment aider les gens.
Aujourd’hui, son Gulabi Gang réunit trois mille femmes vêtues de saris roses et armées de longs bâtons. Véritable héroïne, Sampat Pal a changé la vie de centaines de personnes autour d’elle, et son combat ne fait que commencer.