Marie-Madeleine est la source de toute cette aventure. Je ne connaissais pas son histoire, mais un jour, lors d’un reportage, j’ai gravi la Sainte-Baume, cette montagne située en Provence, entre Saint-Maximin et Aix, où Marie-Madeleine a passé les trente dernières années de sa vie. Ce fut un instant magique. Les gens du pays disent de ce lieu, « Marie-Madeleine, on ne sait pas si elle est venue ici, mais on sait qu’elle y est. » A cet instant, à mille mètres d’altitude, au milieu des brumes qui dominaient la forêt, j’ai eu le sentiment qu’elle méritait vraiment que l’on s’y intéresse. C’était une femme indépendante, rebelle, capable d’élans fous, de gestes désespérés, comme de laver les pieds de l’homme qu’elle aime en public, ou de le suivre jusqu’au calvaire. Cette attitude passionnée lui a valu les foudres de l’Église qui l’a traitée de pécheresse. Pourtant, ce caractère entier révèle une personnalité riche, qui m’a intriguée. J’ai lu tout ce que je pouvais trouver sur elle, et forcément cette recherche m’a menée tout droit vers Jésus. En enquêtant, j’ai découvert une image très différente de tout ce que j’avais lu alors. Pour la Bible, la vie de Jésus commence alors qu’il a trente ans et rien n’est dit sur tout ce qu’il a pu vivre avant. Les Évangiles ne racontent précisément que quelques épisodes de sa vie : sa naissance à Bethléem, la rencontre avec Jean-Baptiste, qui marque le début de sa « Vie publique », le début de sa prédication, son ministère en Galilée, quelques voyages à Jérusalem. Le reste est avant tout du commentaire autour de ses Paraboles et de longues descriptions de sa Passion, soit trois ans de ministère et trois jours de supplice. Il reste trente ans de silence, de mystère, soit à cette époque, une vie entière pour un homme, ce d’autant que chez les Juifs, à partir de 13 ans, âge de la Bar-Mitsva, on était considéré comme un homme et qu’on se mariait, en général, avant 18.
Qu’a fait Jésus pendant ces trente années ? Qui peut l’affirmer ? Puisque le dogme catholique déclare que Jésus « fut fait homme avant de souffrir sa Passion », c’est sans doute qu’il a vécu, mangé, ri, aimé comme un homme. J’ai eu envie de retracer cette vie-là.
Selon vous, Jésus adolescent a-t-il vraiment été initié à Qumrân ? Et qu’est-ce que Qumrân ?
A Qumrân vivait une communauté d’hommes (les femmes en étaient proscrites) qui se faisait appeler l’Alliance et que les historiens ont ensuite baptisée Esséniens. On ne peut pas dire que l’initiation de Jésus à cette communauté soit avérée, mais je le pense, et nombre d’indices le confirment. Ainsi que l’a démontré André Dupont-Sommer, dans les Écrits Esséniens bien des textes évoquent l’esprit des Évangiles, et notamment les thèses professées par Jean-Baptiste, autour du baptême par l’eau et de l’attente du Messie. Le passage de Jean-Baptiste dans la communauté essénienne est donc quasi certain. Celui de Jésus l’est moins, mais il semble évident qu’il a au moins été initié à certains de leurs textes. Par exemple, la célébration eucharistique telle que Jésus l’institue dans la Cène, son dernier repas avec ses disciples, est exactement calquée sur les repas rituels esséniens. De la même manière, sa relation avec Dieu, vu comme un père aimant, est très éloigné de la tradition hébraïque, mais bien plus proche des textes du Maître de Justice, le fondateur de Qumrân. Si Jean-Baptiste est allé à Qumrân, on voit mal comment Jésus, dont les Évangiles situent la retraite dans le désert et la tentation par le démon, à Jéricho, tout près de Qumrân, n’aurait pas connu cette communauté.
Ensuite, vous faites voyager Jésus jusqu’en Perse puis en Égypte. A-t-on des traces de tels voyages ?
L’Église catholique certifie que Jésus est demeuré à Nazareth jusqu’à sa vie publique. Pourtant certains textes apocryphes, comme l’Évangile de Thomas affirment qu’il a voyagé. Tout comme des textes musulmans et bouddhistes qui donnent des traces de son passage en Perse et en Inde. Pour le Coran, Jésus – Issa – est un des Messagers de Dieu. Il en témoigne, il circule parmi les fils d’Israël, comme le soulignent les travaux d’Eva de Vitray-Meyerovitch sur l’image de Jésus dans la tradition soufie. Je les ai lus et je me suis nourrie d’eux.
On voyageait d’ailleurs beaucoup dans l’empire romain pacifié. Les routes, les moyens de communications terrestres et maritimes, étaient aisés et facilités par les grandes caravanes marchandes. Si Jésus est l’homme curieux et souvent rebelle dont le tempérament se manifeste à travers même ces propos dans les Évangiles, s’il a baigné dans l’enseignement de Qumrân, il serait logique qu’il ait profité de ses années d’anonymat pour quitter la Terre Sainte et aller à la rencontre de ce qui l’intéressait, à savoir l’art de guérir – ce que l’on peut aussi appeler les miracles – et l’art d’élever les âmes. La Perse et l’Égypte étaient alors les temples de la médecine et des religions complexes. En Perse, flottait l’empreinte du prophète Zarathoustra qui avait fondé une nouvelle religion vénérant un dieu unique et miséricordieux, très proche du Père, de la religion chrétienne. Et six cents ans avant Jésus Christ, il avait bien prédit l’avènement d’un Messie né d’une vierge…
Quant à l’Égypte, les textes saints évoquent « la fuite en Égypte », de Jésus bébé. Mais on peut aussi penser que le culte d’Isis et d’Osiris, le premier à célébrer la résurrection d’un dieu fait homme qui souffre sur terre et ressuscite grâce à l’amour d’une femme, a pu nourrir ses réflexions. Ce d’autant que, sur les parois gravées des temples égyptiens, on trouve des représentations d’Isis allaitant Horus qui sont le modèle exact de nos nativités chrétiennes.
Et puis, j’ai cherché à écouter vraiment les Paraboles professées par Jésus et rapportées par les Évangiles. Pour moi, de tels mots d’amour, de partage, de confiance, ne peuvent être prononcées que par quelqu’un d’extrêmement sage, cultivé et généreux. C’est ainsi que j’imagine Jésus, non pas comme un paysan inculte, mais comme un homme qui a reçu une éducation solide et pris son destin en main. Un homme qui a beaucoup vécu, aimé et souffert, pour accepter de faire sciemment le sacrifice de sa vie pour le bonheur de l’humanité. Un homme merveilleux que l’on continue d’aimer et de découvrir plus de deux mille ans après sa mort.
Vous avez donc mené de nombreuses recherches pour écrire votre roman. Quelles sources avez-vous utilisées ?
Quand on s’intéresse à un personnage historique que ce soit Jules César ou Gandhi, on dispose généralement d’écrits rédigés soit de sa main, soit par ses contemporains. L’une des spécificités, parmi tant d’autres, de Jésus, c’est d’abord qu’il n’a rien écrit ni laissé et qu’il n’est fait mention de lui dans aucun texte historique qui lui soit contemporain. La mémoire de Jésus est d’abord orale, car la formation des Évangiles a commencé au plus tôt vingt ans après sa mort et s’est étalée jusqu’à la fin du premier siècle.
Donc j’ai lu et relu la Bible, l’Ancien Testament, qui est la base de l’enseignement de tout Juif, et le Nouveau. J’ai cherché à avoir une lecture documentaire des Évangiles, comme Ernest Renan l’a initié en 1863, avec sa Vie de Jésus, c’est à dire à faire le tri entre le commentaire et le fait. Je me suis passionnée pour toutes les dernières recherches, notamment la formidable somme que constituent le Jésus contre Jésus et le Corpus Christi de Jérôme Mordillat et Gérard Prieur. Dans cet essai et ce documentaire de dix heures, les deux auteurs ont longuement interrogé des exégètes du monde entier pour tenter de dresser le portrait de Jésus à travers les Évangiles, considérés non plus comme un dogme, mais comme une base documentaire critique. Tout est dans le texte, à condition de l’étudier précisément. Les travaux de personnalités mondialement reconnues comme Marie-Émile Boisnard – École Biblique et Archéologique de Jérusalem – , Pierre Grelot et Charles Perrot – Institut Catholique de Paris-, Jean-Pierre Lemonon – Université Catholique de Lyon –, apportent un nouvel éclairage sur la personnalité de Jésus : la façon dont il fut rejeté par les habitants de son village d’enfance, Nazareth, les relations avec les disciples, avec le Temple, la confusion qui règne autour de la crucifixion.
Mais vous avez aussi étudié des textes non-reconnus par l’Église ?
En effet, j’ai lu aussi les évangiles apocryphes. Il faut se souvenir que, jusqu’au IVe siècle, des centaines d’Évangiles, Épîtres, et autres Actes évoquant Jésus et ses Apôtres foisonnaient partout dans le monde occidental. Certains portaient un message très écouté par les premiers Chrétiens, jusqu’à ce que le Concile de Nicée, en 325, décide d’en élire quatre, les Évangiles Canoniques – Marc, Matthieu, Luc, Jean –, qui diraient la Vérité de l’Église. Les autres textes devenaient apocryphes, non authentiques, parce que l’Église les jugeait non inspirés par Dieu, et peut-être aussi, trop éloignés du message qu’elle souhaitait transmettre. Certains textes furent donc rejetés, comme les Actes de Philippe ou l’Évangile de Thomas, alors que certaines communautés chrétiennes les jugeaient très importants. D’autres furent carrément jugés hérétiques, notamment le livre d’Enoch, qui a longtemps appartenu à la Bible et fut déclaré hérétique au IIIe siècle, parce qu’il développait en détail le chapitre 6 de la Genèse évoquant la révolte de quelques Anges contre Dieu et leurs épousailles avec les filles des hommes. Il a été détruit à partir du IIIe siècle et a disparu totalement pendant 1400 ans. Réapparu en Éthiopie au XVIIIe siècle, il a surtout été remis en lumière lors de la découverte des manuscrits de la Mer Morte. Pas moins de neuf copies de ce précieux texte ont été retrouvées dans les grottes de Qumrân !
J’ai longuement étudié ces manuscrits de la Mer Morte. Ce sont des textes passionnants, et tout ce je raconte dans les chapitres consacrés à Qumrân les respecte scrupuleusement : la Règle qui définit le comportement de chacun, les Hymnes qui scandent les prières du jour. Le Rouleau de la Guerre, traité de stratégie militaire apocalyptique et le Rouleau de Cuivre, état du trésor de Qumrân, existent véritablement. Cette communauté riche et cultivée rayonnait à Alexandrie, Jérusalem et jusqu’à Damas et Antioche. C’est sans doute la première fois que l’on décrit ainsi le quotidien des Esseniens. L’intégralité de ces textes, dont la découverte remonte à 1947, a achevé d’être traduite il y a juste quelques années. C’est donc un savoir assez récent et sur lequel on n’a pas fini de s’interroger.
J’ai aussi lu beaucoup de textes de Poètes, car dans leur nudité, ils ont souvent le regard juste : Jean Grosjean qui a traduit la Bible, le Coran notamment, Khalil Gibran, Christian Bobin, Saint-John Perse, Paul Claudel. Et parce que son succès est arrivé pendant la période où je menais mes recherches, j’ai lu aussi le Da Vinci Code ! Et j’ai trouvé qu’il donne une image très sombre de la religion. Le suspense répond efficacement à certaines interrogations du moment, mais il ne traduit pas, selon moi, le message essentiel de Jésus, à savoir l’Amour et la Lumière.
Et puis il y a eu les rencontres aussi…
Il y a d’abord la destinée : je dois mon nom, Jourdaa, au Jourdain, ce grand fleuve qui irrigue toute la Terre Sainte. Quand j’étais enfant, j’ai passé des heures à regarder les cartes des pays traversés par le Jourdain – en hébreu, on dit Yarden, ce qui veut dire ardu –, en pensant à mon père que j’aimais beaucoup mais qui n’était pas souvent là. Devenue adulte, j’ai voyagé plusieurs fois dans ces pays, en Égypte, en Jordanie, en Israël, en Palestine. J’ai visité Pétra et ses temples troglodytiques. J’ai habité sur les bords du Nil. Je suis allée à Bethléem et Jéricho, à Qumrân et à Jérusalem, et aussi dans le désert et sous la tente des Bédouins. J’aime cette culture, ces parfums, ces paysages, cette cuisine, cet art de vivre qui est celui de la Méditerranée, le cœur de notre civilisation. Ensuite, oui, il y a eu les rencontres. J’ai beaucoup discuté avec les Dominicains de la Sainte-Baume, qui sont les gardiens du sanctuaire de Marie-Madeleine, en Provence. Pour eux, chaque instant en ces lieux est empli d’une présence sacrée. Je me suis rendue en Terre Sainte, de Bethléem, lieu de la naissance de Jésus, au Saint-Sépulcre où différents cultes honorent son tombeau et le lieu de sa résurrection. J’ai rencontré des moines et à des religieuses au Mont des Oliviers, près de Béthanie, à Emmaus où des pélerins ont vu Jésus ressuscité. J’ai demandé à des musulmans comment ils considéraient Jésus, qui est aussi pour eux, un prophète.
Enfin, quand j’ai eu tout cela en tête, tous ces fragments, ces indices, j’ai essayé de revenir à la simplicité de la relation entre deux adolescents qui découvrent l’amour.
La dernière page de votre livre laisse penser que Marie-Madeleine entreprend d’écrire « son » Evangile. Est-ce pour vous une pirouette romanesque, ou y a-t-il un fondement historique ?
Il n’y a guère de trace dans les Apocryphes d’un Évangile écrit par Marie-Madeleine, à l’exception de quelques fragments d’un Évangile, dit de Marie, très abîmé ou seules quelques phrases demeurent entières. Jean-Yves Le Loup a beaucoup travaillé sur ce texte qui révèle lui aussi ce rôle d’initiatrice de Marie-Madeleine. Mais il y a autre chose…
Une énigme plane toujours autour de l’Évangile Q – Q comme Quelle, source en allemand –, texte qui serait fondateur d’au moins trois des évangiles canoniques. Ce texte qui aurait inspiré notamment l’Évangile selon saint Jean émanerait d’un auteur assimilé au « disciple bien-aimé ». Selon les thèses de certains exégètes, spécialement Frans Neirynck, Jean-Marie Sevrin de l’université de Louvain, et Alan Culpepper, de la Mercer Université d’Atlanta, ce disciple bien-aimé est de toute évidence un proche de Jésus, issu de Judée, proche du milieu des grands-prêtres. Ce pourrait être Lazare ou un personnage de l’entourage de Lazare. Ce personnage aurait d’ailleurs volontairement cherché à dissimuler son identité afin de demeurer dans l’ombre. De là, toutes les questions peuvent se poser, et notamment celle-ci : qui, hormis Marie-Madeleine, sœur de Lazare, femme amoureuse, passionnée, entière, aurait pu imaginer d’offrir l’éternité à son amour en rédigeant la preuve immortelle de son existence, tout en demeurant dans son ombre ?
Votre Marie-Madeleine refuse d’abord la dimension divine de Jésus, avant d’accepter de renoncer à lui. Pensez-vous que l’amour humain est un passage obligé pour accéder au divin ?
L’amour humain, un amour pur et partagé, est sans doute la plus merveilleuse des choses qu’il soit donné de vivre sur terre. Je crois que c’est un véritable chemin de vie que chacun de nous peut tenter. Et en cela, Jésus et Marie-Madeleine sont des modèles. Enfants, ils découvrent l’amour ensemble et vivent pleinement cet amour charnel. Puis, confrontés aux épreuves, ils se libèrent l’un l’autre et accèdent à un plan supérieur, au plan divin, qui transcende l’amour et l’ouvre à l’éternité. Ma Maryame (c’est ainsi que j’ai préféré nommer Marie-Madeleine, j’étais plus à l’aise avec des prénoms juifs) commet d’abord une erreur, que nous aurions tous l’instinct de commettre : elle voudrait que l’homme qu’elle aime ne change pas, reste tout à elle. Mais elle comprend qu’aimer vraiment, cela veut dire être capable d’aimer celui que l’on a choisi envers et contre tout, sans même le voir, sans même lui parler, et qu’ainsi l’amour est une force incroyable, plus forte que la vie, plus forte que la mort.
Le livre s’écarte beaucoup du dogme catholique. Appréhendez-vous la réaction de l’Église ?
Je suis croyante, à la fois chrétienne par ma grand-mère qui m’a élevée et un peu juive, par mon grand-père qui a failli devenir rabbin. Je crois que ma vie est jalonnée de petits signes qui me relient à l’au-delà. C’est très important pour moi. Je ne remets pas en cause les dogmes de l’Église catholique, ni ceux d’aucune religion. Mais pour moi, croire, c’est chercher. J’ai écrit simplement ce que je crois intimement après l’étude des textes et des récentes recherches concernant Jésus et de Marie-Madeleine. Je sais que ce que j’écris peut étonner et inquiéter, car rares sont ceux qui ont osé s’interroger sur l’humanité de Jésus, mais si l’on réfléchit bien, le Credo de l’Église lui-même dit qu’Il fut fait homme. Et qui peut dire : je sais comment a vécu Jésus, je l’ai vu ? Même les Évangélistes étaient déjà très éloignés de la réalité quotidienne de Jésus, puisqu’ils ont commencé à écrire entre 40 et 70 ans après sa mort et qu’aucun ne l’a connu. Les exégètes du monde entier savent bien que la Bible ne nous dit pas tout, que les textes apocryphes et les écrits intertestamentaires, comme les Actes de Thomas ou le livre d’Enoch, ont bien des choses à nous révéler.
J’ai juste essayé avec sincérité, tout en étant la plus proche possible de la réalité de l’époque, de faire le portrait de ces figures exceptionnelles et de ce qu’ils ont pu vivre pour accepter de faire ainsi le sacrifice de ce qu’ils avaient de plus précieux, leur amour et leur vie. Bien sûr, je comprends que l’idée que Jésus ait aimé, de façon charnelle, une femme, peut choquer certains esprits. Mais comment peut-on accepter le fouet et les clous et refuser l’étreinte et le baiser ? En quoi l’amour est-il plus inacceptable que la haine ? Pour moi, la religion devrait toujours, et avant tout, être un message d’amour, de compassion et de don. J’espère que ce message sera perçu comme tel, par tous.
Le Baiser de Qumran est votre premier roman, comment avez-vous vécu cette expérience ?
Comme une chance immense et avec une énorme reconnaissance. Ce travail a changé ma vie parce qu’il m’a appris à ouvrir chaque matin les portes de mon coeur, comme celle de ma maison pour y laisser entrer la lumière. J’ai eu cette chance formidable de vivre pendant plus de deux ans en m’imprégnant chaque jour de ces textes si beaux qui ont fait notre culture, notre civilisation. Au début, j’étais très intimidée par les personnages dont je voulais parler, surtout par Jésus bien sûr. Puis, petit à petit, au fil des jours, je me suis habituée à eux, et peut-être eux à moi. Un jour, une amie m’a dit : « Si tu écris sur Jésus, c’est qu’il t’a choisie… » J’aimerais que ce soit un peu vrai.