Interview de l’auteur
Ce nouveau roman nous fait découvrir une période peu connue de l’Égypte ancienne. L’histoire se passe en 518 avant J.-C., sous le règne d’un pharaon nommé Amasis, ancien général, que l’on dit « usurpateur »… Pourquoi ce qualificatif inhabituel ?
Amasis était un militaire épris de culture grecque que rien ne destinait à occuper le trône d’Égypte. De graves dissensions internes et des désaccords profonds sur la manière de défendre le territoire égyptien l’amenèrent à prendre la tête d’une faction armée contre le roi Apriès, déconsidéré. Le pays fut alors au bord de la guerre civile. Mais les soldats décidèrent de choisir Amasis comme pharaon, lui annonçant que son casque de général – qui jouera un rôle non négligeable dans le roman – équivalait à la couronne royale ! Contraint et forcé, Amasis accepta de remplir la fonction suprême. Son rival rendit les armes et céda le pouvoir à cet officier supérieur que les élites regardèrent longtemps d’un œil mauvais. Amasis se montra clément envers le vaincu qui, après sa mort plutôt obscure et bienvenue, eut droit à des funérailles nationales.
Le jeune héros, Kel, est un scribe qui travaille à Saïs, la capitale du royaume, dans un bureau d’interprètes au service de l’État. En quoi consiste précisément ce métier ?
Le bureau des interprètes était l’un des services principaux de l’État à une époque où les scribes d’élite devaient parler plusieurs langues dont le grec, pour correspondre avec divers pays, soit amis, soit redoutables, comme la Perse (l’ancien Iran). Les hiéroglyphes « Paroles de Dieu » ne s’exportaient pas. Il revenait donc aux techniciens égyptiens d’apprendre les langues étrangères pour pouvoir entretenir des relations diplomatiques et traduire en égyptien les courriers venant de l’étranger. De plus, ce bureau avait également à traiter les rapports des agents secrets en poste dans plusieurs contrées plus ou moins hostiles.
Quand Kel devient un fugitif, deux personnes vont voler à son secours : son meilleur ami Bébon, un comédien qui n’a peur de rien, et Nitis, une très jolie jeune fille qui va changer sa vie. Qui est-elle ?
Nitis est une jeune prêtresse du temple de la déesse Neit à Saïs, ville du Delta élevée au rang de capitale pendant la XXVIe dynastie, dite « saïte ». Depuis la première dynastie, la femme est l’égale de l’homme selon la loi égyptienne. Elle a donc accès à tous les modes de connaissance, peut régner, diriger un temple ou une entreprise. Nitis est la disciple d’un grand-prêtre âgé, considéré comme un sage, qui l’a choisie pour lui succéder. Il l’initie donc aux mystères suprêmes de la déesse Neit, « père et mère de tous les êtres ». La destinée de cette brillante jeune femme semble donc toute tracée, jusqu’à ce qu’elle rencontre le scribe Kel, accusé de meurtre…
Dans ses pérégrinations, Kel se rend à Naukratis, où sont concentrées à l’époque les activités commerciales de l’Égypte avec la Grèce et où règne une étrange femme d’affaires, Dame Zéké…
La Dame Zéké est représentative d’une nouvelle génération de femmes grecques ayant décidé de s’exiler et de s’installer en Égypte pour échapper à la domination de l’homme grec, qui n’avait rien de démocratique ! A Naukratis, ville de commerce et d’affaires, la Dame Zéké s’enrichit, peut divorcer et se remarier à sa guise, développer des entreprises florissantes et se promener tête nue dans la ville. Cette fabuleuse liberté lui fait concevoir un grand projet : pourquoi ne pas importer en Égypte le progrès à la mode grecque en bouleversant les coutumes désuètes de ce vieux pays ? L’esclavage, par exemple, fournirait une force de travail. Et pour cette femme d’affaires intraitable et performante, tous les moyens sont bons pour atteindre ses buts.
Et, au milieu de ce désordre politique angoissant, où le très célèbre Crésus, allié aux Perses, croise les principaux ministres du pharaon Amasis, l’illustre Pythagore fait son entrée… Dans quel but ?
Aux yeux des Égyptiens, les Grecs n’étaient que des enfants et leur philosophie « un bruit de mots ». Certains penseurs grecs décidèrent de se rendre en Égypte afin de découvrir la source de la sagesse, de s’y abreuver et d’ouvrir leur regard à l’essentiel. Tel fut le cas de Pythagore qui pria les prêtres égyptiens de l’initier à leurs mystères. D’abord fort mal reçu, il réussit, grâce à sa persévérance, à bénéficier de l’enseignement espéré. En contact avec les plus hautes autorités spirituelles du pays, reçu par le pharaon en personne, il recueillit les nourritures nécessaires pour fonder sa propre confrérie, formée d’hommes et de femmes. Dans ce roman, il se trouvera mêlé à une affaire d’État où prendre parti sera singulièrement risqué.
Sans vouloir déflorer le suspense de ce « thriller égyptien » où chaque nouveau chapitre nous donne l’illusion d’une solution que le suivant désagrège, parlez-nous de l’énigmatique Divine Adoratrice, qui règne sur la cité sainte de Karnak…
En l’an 1000 avant J.-C. fut intronisée à Thèbes une « Divine Adoratrice », épouse du Dieu Amon, chargée de préserver la puissance divine sur terre et de maintenir les rites traditionnels. Ainsi débuta une dynastie de femmes exerçant un pouvoir spirituel et temporel, à la tête de la riche province thébaine et du plus important clergé d’Egypte, sans pour autant s’opposer au pouvoir des pharaons résidant dans le Delta. A l’époque du roman règne l’une des plus remarquables Divines Adoratrices, alors fort âgée, qui tente de préserver la Tradition encore vécue dans le temple de Karnak. Admirée et vénérée, apparemment intouchable, détentrice de secrets majeurs, capable d’exercer une magie efficace, elle apparaît comme l’ultime recours d’innocents injustement accusés. mais pourra-t-elle s’opposer au cours inexorable du destin ?
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la presse en parle
“Christian Jacq, passé maître dans l’art du polar pharaonique.”
Le Républicain Lorrain
“Christian Jacq nous tient en haleine.”
Ici Paris
“Tous les ingrédients du polar caracolent dans ce thriller égyptien.”
Dernières Nouvelles d’Alsace