J’ai gardé la tête haute
« Je m’appelle Kristiyana Valcheva, je suis infirmière, j’ai passé injustement huit ans de ma vie dans les prisons libyennes. J’y ai été torturée, humiliée, condamnée à mort. Mais tout au long de ces années de souffrance, jamais je n’ai renoncé. Aujourd’hui, je veux clamer mon innocence à la face du monde. »
1999, en Libye. Cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien sont arrêtés, accusés d’avoir volontairement inoculé le virus du sida à des centaines d’enfants.
Kristiyana Valcheva est l’une de ces infirmières. Enlevée en bas de chez elle, elle ne saura jamais pourquoi elle a été choisie. Elle n’a jamais travaillé dans l’hôpital concerné ! Mais les policiers qui l’ont enlevée veulent lui faire avouer qu’elle est à la tête d’une machination diabolique destinée à tuer des enfants libyens.
Pour en arriver là, ils vont tenter de la briser. Piétiner son esprit, annihiler ses forces physiques et mentales. La torturer.
Des mois durant, toutes les nuits, elle est frappée et torturée. Mais Kristiyana a décidé de résister. Commence alors pour elle, depuis sa prison, un très long combat contre la douleur, le mensonge, le temps, qu’elle raconte pour la première fois dans ce témoignage exceptionnel.
« Une histoire de fous, inventée par des fous, dans un monde de fous », écrit-elle aujourd’hui. Cette femme est une héroïne, par sa force de résistance, mais aussi par le courage et l’énergie qu’elle a su insuffler autour d’elle. Au terme de ces huit ans d’horreur, Kristiyana a sauvé plus que sa vie, elle a sauvé son âme. Elle est toujours Kristiyana. Elle a gardé la tête haute.