L’histoire d’une pandémie mondiale déclenchée par un virus capable de faire régresser les espèces. Sous son influence, celles-ci remontent le cours de l’évolution : les chiens redeviennent des loups, les baleines des mammifères terrestres et les hommes… des êtres préhistoriques. Des erectus ! Un cataclysme…
Quels sont les premiers signes de ce cauchemar ?
Tout commence dans le célèbre parc Kruger, en Afrique du Sud. Le responsable d’un refuge animalier constate, sous les yeux ahuris de son petit-fils, qu’un éléphanteau arbore non pas deux mais quatre défenses… comme son lointain ancêtre. Et puis, très vite, les arbres, les fleurs se mettent à muter. L’hypothèse d’un virus inconnu s’impose très vite, les autorités sud-africaines saisissent les grandes organisations sanitaires mondiales qui n’ont jamais observé un tel phénomène. Comme si le monde vivant effectuait une spectaculaire marche arrière ! Et puis, ce qui était redouté se produit : un premier cas de contamination humaine est signalé non loin d’un port. L’homme a été mordu par un rat, ses mâchoires deviennent proéminentes, son corps se couvre de poils… Il devient un erectus ! Cette fois, c’est la panique, au sommet des États mais aussi sur Internet. Les témoignages affolés se multiplient, rendant l’action des gouvernements encore plus chaotique.
C’est là qu’intervient Anna, votre héroïne. Qui est cette femme ?
Anna Meunier est une jeune paléontologue française, spécialiste de l’histoire évolutive des oiseaux. C’est une femme de terrain au caractère fort et indépendant. Pendant longtemps, elle a fait ricaner la communauté scientifique en prétendant que, dans le passé, des épisodes de régression se sont produits. Que l’évolution, oui, pouvait rebrousser chemin. Jusqu’à ce que les faits lui donnent raison… Celle qui était raillée par ses pairs devient l’ultime recours. Elle est dépêchée en urgence en Afrique du Sud et va commencer à enquêter. Je ne vais pas ici tout révéler mais son travail va la mener sur les traces d’un obscur laboratoire. De chercheuse, elle va se transformer en une sorte de détective. Aux côtés de l’envoyé spécial de l’OMS, Lucas Carvalho, elle va connaître l’effroi, la peur, mais affrontera les situations les plus périlleuses avec une audace étonnante.
Et cela d’autant qu’elle se retrouve personnellement concernée…
Anna a un compagnon, Yann, qui, lui aussi, est chercheur. Il parcourt les mers à observer la biodiversité. Ces dernières années, Anna a privilégié son travail au détriment de sa vie personnelle. Ses relations avec Yann se sont tendues. Jusqu’au jour où l’impensable se produit : Yann, à son tour, est contaminé sur son bateau, dans l’océan Pacifique. Dès lors, le combat d’Anna va être nettement plus personnel et le lecteur va être témoin d’une histoire d’amour particulièrement bouleversante. Imaginez qu’elle va devoir se battre pour quelqu’un qu’elle aime mais qui ne la reconnaît plus…
De son côté, le Conseil de sécurité de l’ONU tente d’organiser une riposte mondiale. Les États ont-ils la même appréciation de la crise qui se joue ?
Alors qu’Anna et ses acolytes prennent tous les risques pour percer les mystères de cette pandémie, le débat fait rage dans les institutions internationales. Les chefs d’État font face à un terrible cas de conscience. Comment traiter nos semblables devenus nos ancêtres ? Faut-il les considérer comme des bêtes sauvages à éliminer ou comme des frères ? Doit-on les enfermer dans des camps, chercher à les éduquer, respecter leur altérité ? La situation pose des questions vertigineuses. Sauf que le temps presse. Partout dans le monde, des milices se forment, pourchassant des groupes d’erectus. À New-York, Paris, Genève, des « E » sont inscrits sur les murs des immeubles où l’on a aperçu une créature préhistorique. Sans un accord rapide des États, l’histoire risque de tourner rapidement au western sanglant…
Votre roman est pure fi ction. Et pourtant, vous dites que, sur le plan scientifique, le scénario n’est pas invraisemblable…
Au risque de vous affoler un peu plus, en dehors du virus que j’ai inventé, tout est plausible dans mon roman. L’idée que des espèces puissent faire machine arrière le long du chemin de l’évolution est démontrée maintenant depuis une quinzaine d’années. Les paléontologues ont même un mot pour désigner le phénomène, celui de « réversion ». On dispose de plus en plus de preuves que des gènes restés longtemps en sommeil peuvent se réactiver tout à coup, un peu comme votre téléphone sort de son mode veille. Il y a deux ans, des chercheurs de l’université du Chili à Santiago ont ravivé chez des poulets, au stade embryonnaire, des gènes de leurs ancêtres dinosaures. Vous vous rendez compte : ils ont sorti de leur hibernation des gènes vieux de cent millions d’années ! Avec ce résultat : les embryons possédaient des pattes aux caractéristiques anatomiques proches de celles des dinosaures. Pourquoi, dès lors,
ne pas imaginer que les hommes puissent régresser un jour en erectus…
En attendant, vous envisagez une suite à Erectus ?
Oui, j’y travaille activement. Car ces erectus, je peux déjà vous l’assurer, n’ont pas dit leur dernier mot…