Jean-François Deniau
Jean François Deniau est né à Paris, le 31 octobre 1928. Du côté paternel, sa famille, des viticulteurs et des forestiers, est établie en Sologne depuis quatre siècles. Du côté maternel, on trouve un trisaïeul né à Dubrovnik, aide de camp des armées de Napoléon ; un autre, irlandais, exilé en Australie ; et un arrière-grand-père rédacteur en chef du journal L’Univers.
Deux fois lauréat du Concours général, licencié ès lettres (ethnologie et sociologie), il est diplômé de l’Institut d’études politiques et titulaire d’un D.E.S. d’économie politique.
Il part en 1949 pour l’Indochine où il sert dans une unité de partisans montagnards et passe l’écrit de l’ENA à Saigon.
Très tôt il s’intéresse à l’Europe. En 1950, il est en Allemagne, auprès de l’ambassadeur de France André François-Poncet. Puis à partir de 1955, il est l’un des responsables des négociations fondant l’Europe actuelle. Il rédige notamment le préambule du Traité de Rome, le seul texte international où figure le mot «idéal».
Membre de la Commission européenne à Bruxelles, il est chargé de l’aide au développement, et crée les principaux mécanismes d’aide en faveur des pays sous-développés. Il conduit ensuite les négociations européennes et internationales (adhésion de la Grande-Bretagne, etc.)
En 1963, à la veille de ses trente-cinq ans, le général de Gaulle l’avait nommé ambassadeur en Mauritanie. Il sera de 1975 à 1977 l’ambassadeur de France en Espagne et jouera un rôle très actif dans la transition démocratique.
Six fois ministre de 1973 à 1980, notamment à la Coopération, aux Affaires européennes, au Commerce extérieur, aux Réformes, il a été élu député du Cher en 1978 et président du Conseil général de 1980 à 1998. Depuis cette date il n’a plus aucune fonction politique.
À partir de 1982, il se consacre au combat des droits de l’homme et aux peuples victimes de dictature ou d’occupation étrangère (Érythrée, Cambodge, Afghanistan, Kurdistan, Somalie, ex-Yougoslavie, Liban, boat-people en Chine…) ainsi qu’à la libération d’otages et de prisonniers politiques (Afrique du Sud, Espagne, Liban, URSS, Inde, Roumanie, Sarajevo…).
Il mène ces activités sans jamais abandonner deux autres passions, l’écriture, qui lui a valu en 1990 le grand prix Paul-Morand de l’Académie française, et la mer.
En 1992, il est élu à l’Académie française. Puis à l’Académie de Marine, en remplacement d’Éric Tabarly. Après un triple pontage cardiaque, il traverse l’Atlantique à la voile.
Grand officier de la Légion d’honneur, Croix de guerre (T.O.E.), Croix de la Valeur militaire avec palme, Commandeur du Mérite agricole, ce grand homme est décédé le 24 janvier 2007, à Paris, à l’âge de 78 ans.
Selon ses volontés, ses cendres ont été dispersées en mer d’Iroise.